Come with me to the next level
23-25.11.18
Come with me to the next level
La Galerie Air Project, fondée par Yasmine Lavizzari et basée à Genève, est heureuse de présenter l’exposition de Romain Vicari: « COME WITH ME TO THE NEXT LEVEL », durant le Festival Ovni et le Salon Camera Camera, à l’hôtel Windsor, à Nice, du vendredi 23 au dimanche 25 novembre 2018.
Romain Vicari, né en 1990 d’un père sicilien et d’une mère brésilienne, a vécu de nombreuses années à Sao Paolo. Diplômé des Beaux-Arts de Paris, avec les félicitations du jury en 2014, et Lauréat du Prix Découverte du Palais de Tokyo en 2016. Il a exposé en 2017 à la Galerie Air Project, qui soutient les jeunes artistes émergents et talentueux. En 2019, il a été à l’honneur lors d’une exposition solo au Palais de Tokyo.
L’artiste engagé, tant sur des questions socio-politiques qu’environnementales, réalise des ensembles d’œuvres hybrides, mixant sculptures in situ, sons, odeurs et clip de rap, autant d’éléments, qui composent un paysage où la fiction se joue du réel, où le sacré rencontre le profane et où le divertissement devient religion. Il réalise un portrait culturel contemporain, en nourrissant son travail de références au hip hop, à la culture de masse, à la spiritualité et aux comportements dictés par l’usage des réseaux sociaux.
La chambre d’or du plasticien Claudio Parmiggiani est le point de départ du projet artistique de la Galerie Air Project et de Romain Vicari. C’est une proposition afin de redécouvrir un lieu intime et spirituel en racontant une histoire urbaine. Transporter le visiteur dans un espace onirique où il perd ses repères et l’amener à rencontrer l’univers artistique de l’artiste. Vicari cherche à transmettre ce qui ne se voit pas à travers l’abstraction : la sensibilité, les sens cachés et la spiritualité, où la sphère privé côtoie le public.
Come with me to the next level est le titre de l’exposition au Salon Camera Camera. Vidéo et sculptures, issues d’une culture urbaine, à l’esthétique de chantier, sont installées en dialogue avec la Camera d’Oro et proposent une nouvelle lecture du lieu.
A travers la vidéo Just Green, le langage du rap devient un vecteur de communication, lié au discours. Il prend une forme politique et même sacrée. Romain Vicari crée une sorte d’alter ego. Le rappeur devient une sorte de gourou qui prêche et scande des paroles, il souligne et imagine des situations fonctionnant comme des rituels liés au quotidien. A l’image du prêtre, le rappeur se met en scène dans une posture mi-homme, mi-dieu. L’artiste aux origines brésiliennes a été influencé par ce mode de communication très répandu au Brésil. C’est d’ailleurs le genre sonore le plus écouté. Comme une religion urbaine et contemporaine, sa vidéo est un mélange de futur et de passé, dans un présent imaginaire. Il s’adresse au public et raconte une histoire comme le font les politiciens. Aux visiteurs de découvrir les mystères entourant les œuvres hybrides de l’artiste.
La Croix, Cruz, que l’on découvre placée au-dessus du lit est un symbole fort qui nous connecte instantanément à la religion, mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’elle a en elle plusieurs objets (un masque, des colliers, de la résine, un revolver..). Ces symboles sont englobés par cette forme divine, dans un mélange de pureté et de vice.
L’artiste fait référence ici à ses origines brésiliennes notamment avec sa composition Sao Jorge, qui fait appel à la religion candomblé, largement répandu au Brésil. Le candomblé est une des religions afro-brésiliennes pratiquées au Brésil. Mélange de catholicisme, de rites indigènes et de croyances africaines, cette religion consiste en un culte des orixas, entre autres. D’ailleurs, dans la vidéo Just Green, Orixas est invoqué pour la protection. Fondé sur la croyance en l’existence d’une âme propre à la nature, le candomblé a été introduit au Brésil par les multiples croyances africaines des esclaves issus de la traite des noirs entre le XVIe et XIXe siècle. Le candomblé est aujourd’hui l’une des croyances les plus populaires du Brésil, ses adeptes appartenant à toutes les couches sociales, le pratiquent lors de fêtes rituelles où les femmes portent de nombreux colliers et dansent au rythme des incantations.
Plongeant le public dans un environnement entre jungle urbaine et naturelle, l’exposition fonctionne comme un flash : la traversée d’un mirage convoquant tous nos sens.
Des sculptures en résine, en mousse expansive, en métal, en sable et en carrelage se confrontent à l’architecture tout en délicatesse du Cube d’or de Claudio Parmiggiani.
Une télévision avec écran plat diffuse un clip réalisé dans un chantier des rues d’Aubervilliers et dans l’obscurité des salles du Palais de Tokyo, film tissant des liens entre le hip hop, culture alternative devenue mainstream, la religion et les gestuelles corporelles sculptées par l’usage des réseaux sociaux. Un son traverse l’exposition, celui d’une prière futuriste, accompagné par la diffusion d’une odeur faite de cannabis et de cuir. Vicari danse, presque en transe, sur les frontières du précaire et de l’apparat et conjugue l’espace public (la rue, le chantier, la publicité, les mauvaises herbes, le banc où l’on squatte…) et l’espace intime (le salon, la chambre, le canapé, les fleurs de compagnies, la télévision…). Autant de lieux colonisés par les techniques du divertissement de masse qui sont au cœur du travail de Romain Vicari.
Exposition à découvrir jusqu’au 25 novembre 2018 au Salon Camera Camera de l’hôtel Windsor à Nice.
(Sources: Textes de Romain Vicari, Palais de Tokyo, Air Project Art Gallery)